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vendredi 22 mars 2013

Logements sociaux et économiques : cérémonie de lancement

SOUSCRIPTION AUX 60 000 LOGEMENTS SOCIAUX
Pré-enregistrement : SICOGI

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Économie et Finance

Programme 60 000 logements sociaux : Le DG de la SICOGI dit tout - 112 maisons déjà réceptionnés - ''Tous les demandeurs seront pris en compte''

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Source : Fraternité Matin
Date : lun. 25 mars 2013



Le lancement de l'opération est prévu, jeudi prochain. Le directeur général de la Sicogi, Camara Loukimane, en situe les enjeux.

Monsieur le Directeur général, comment avez-vous accueilli la décision du ministre de la Construction de confier ce gros projet présidentiel de construction de 60 000 logements sociaux à la Sicogi ?
C'est une marque de confiance de la part de M. le ministre de la Construction de nous demander de porter le programme du président de la République Alassane Ouattara. Mais c'est aussi un challenge. Parce que nous devons réussir cette mission et nous allons la réussir. Toutes nos équipes sont mobilisées. C'est une opportunité à ne pas rater. Nous avons signifié à tous nos collaborateurs de ne pas voir uniquement ce chantier comme une instruction du ministre mais bien comme une commande faite par les clients. Car ce sont eux qui sont les demandeurs de logements et nous devons tout faire pour les satisfaire. A cet effet, nous allons engager tout le Btp. Nous en tant que maître œuvre, la Sicogi fera la coordination opérationnelle.

Votre structure a-t-elle l'expertise nécessaire pour mener à bien cette mission ?
Par le passé, la Sicogi a fait ses preuves. Elle a été un grand bâtisseur. Les quartiers comme Yopougon et Koumassi, pour ne citer que ceux-là, ont été construits par notre structure. Nous avons l'expertise nécessaire. Il s'agit ici d'une capacité opérationnelle à déployer. Il est vrai que ces dix dernières années, nous n'avons pas assez travaillé parce qu'il y avait d'autres préoccupations dans le pays. Mais aujourd'hui, nous repartons de plus belle et nous allons recruter la ressource humaine en conséquence. Mieux, nous allons investir et nous nous y attelons. D'ailleurs, le hall de notre siège a été transformé pour accueillir un plus grand nombre de clients. Notre objectif est de leur dire que c'est un Sicogi nouveau à leur service.

Pourquoi une pré-souscription ou pré commercialisation et non une souscription directe ?
Nous voulons vérifier dans un premier temps quelle est la demande réelle ou solvable avant de formuler les programmes. Tout le monde est demandeur de logements mais il faut savoir quel type de logement intéresse toutes ces personnes.

Pourquoi avez-vous décidé d'élargir le champ des souscripteurs au secteur informel alors qu'au départ, il semble qu'il s'agissait en priorité de logements sociaux pour les fonctionnaires ?
Tout le monde a besoin de logements. C'est pourquoi nous avons élargi la base. Mieux, quand le Président de la République a pris l'engagement de mettre en œuvre sa politique de logements sociaux, il s'adressait à toutes les populations ivoiriennes de toutes les extractions sociales, sans exclusive. Donc fonctionnaires, travailleurs du privé et du secteur informel, tous sont concernés.

Les populations auront-elles à payer des frais pendant la pré-souscription ?
Oui. Au cours du recensement le souscripteur aura à payer 30 000 F. Cfa par personne. Seulement. Parce que nous voulons que les souscripteurs s'assurent qu'ils sont prêts à payer le prix du logement dont le petit s'élève à 5 millions. Pour le souscripteur qui est retenu au terme de l'opération, cette somme sera défalquée sur ses frais de dossier. C'est comme s'il avait fait une avance sur lesdits frais.

Qu'en est-il de celui qui n'est pas retenu ?
Dans le programme, tous les demandeurs seront pris en compte. C'est vrai qu'on a prévu 60 000 logements d'ici à 2015. Mais le programme ne s'arrête à cette date. Vous pouvez ne pas être retenu maintenant mais pendant ce temps vous pouvez continuer votre épargne car d'autres programmes suivront. Dans tous les cas, chacun aura un logement dès lors qu'il a des revenus pour en payer le prix.

Quelles sont les localités concernées par ce programme ?
C'est en principe tout le pays qui est concerné. Dans la première phase, nous nous intéressons aux chefs- lieux de région et aux départements. Donc, la Sicogi sera présente dans 107 départements et les pré- souscriptions vont s'y dérouler à grande échelle sur 60 jours. C'est-à-dire du 5 avril au 31 mai. Mais elles se poursuivront à la Sicogi sans discontinuer.

Quelles sont vos attentes le 28 mars, jour du lancement officiel du programme ?
Nous allons présenter ce jour-là, le programme et le dispositif mis en place aux populations. Et c'est seulement à partir du lundi 1er avril que l'opération va entrer véritablement en vigueur. Nous sommes en train de faire en sorte que les pré-souscriptions puissent se faire aussi bien au siège de la Sicogi, à Adjamé, que dans les mairies. Afin d'éviter que tout le flux de demandeurs ne converge vers notre structure. En ce qui concerne les grandes entreprises, des commerciaux iront vers elles. Nous avons aussi prévu des comptes bancaires dans toutes les banques locales et les demandeurs sont invités à y verser les 30 000 Fcfa. Enfin, ils se présenteront avec leurs reçus aux différents lieux de pré- souscriptions.

Combien de commerciaux avez-vous engagé à cet effet ?
Nous avons formé près de 300 jeunes aux techniques de vente et ils ont visité nos chantiers pour s'imprégner de l'environnement du bâtiment. Ils seront déployés sur toute l'étendue du territoire. Ce programme est aussi un moyenne, pour juguler le problème du chômage. La construction des 60 000 logements va créer, au bas mot, plus de 15 000 emplois. Par ailleurs, c'est, en moyenne 600 milliards qui seront injectés dans l'économie ivoirienne.

En son temps, vous aviez évoqué le partenariat public/privé. Quels sont les partenaires extérieurs qui vous accompagnent dans ce vaste projet ?
Quand on parle de partenariat public/privé, il ne s'agit pas forcément de partenaires extérieurs. Déjà, ce que la Sicogi entreprend avec l'Etat est un partenariat public/ privé. C'est vrai que nous sommes une structure étatique mais nous nous comportons ici comme une société privée. Toutefois, nous réaliserons ce vaste chantier avec l'apport d'autres sociétés privées. Il y a des investisseurs privés qui viendront soit de l'étranger, soit du pays. Parce qu'il y a des nationaux qui ont le savoir-faire nécessaire. Nous avons mis un mode opératoire qui stipule que le constructeur choisit doit mener de bout en bout le programme qui lui est confié.

Des constructeurs privés se sont-ils déjà manifestés ?
Près de 300 entreprises qui y ont répondu. Nous allons analyser les dossiers et retenir celles qui sont bien outillées et fiables. Mais dans tous les cas, les sélections vont se faire par appel d'offres. Car il est important que les entreprises retenues soient en mesure de faire les études, de réaliser les Vrd et les constructions. Puisque c'est un programme particulier où tout est défiscalisé donc hors taxe, nous allons mettre en place des procédures spécifiques pour faciliter l'obtention des titres de propriété et autres documents. Il reste aux entrepreneurs à être bien organisés. Nous avons constaté à Abidjan que des chantiers sont abandonnés parce que les promoteurs comptent sur les avances des clients pour payer l'entrepreneur, tandis que les clients, eux, veulent voir les maisons surgir de terre avant de continuer à payer. Et l'on ne s'en sort plus. Mais en ce qui concerne ce programme, nous avons pris l'engagement de payer les promoteurs dès qu'ils nous livrent les maisons. C'est pourquoi, nous voulons travailler avec des entreprises solides à même d'honorer leurs engagements. La Sicogi, quant à elle, va se concentrer sur la commercialisation.

Avez-vous un cahier des charges auquel ces constructeurs privés devraient se soumettre ?
Effectivement, nous avons un cahier de charges. Nous allons profiter de ce programme présidentiel pour repenser le développement de nos villes et nos régions. Vous voyez qu'Abidjan s'est pratiquement développée en désordre. Nous allons restructurer les quartiers dans le modèle de maisons Sicogi des années 1970.

Quel va être le rôle des banques ?
Leur rôle va être déterminant. En fait, au bout du compte, ce sont elles qui décident qui a droit au logement. Nous allons demander aux banques d'accompagner les souscripteurs et elles n'appuieront que ceux qui sont bancables. Toutefois, la Sicogi, dans sa mission étatique et sociale, va prendre en compte, avec le soutien des bailleurs de fonds, ceux qui ne sont pas bancables afin que tous les Ivoiriens soient satisfaits et bien servis en matière de logements. Par ailleurs, l'Etat a convenu avec l'association professionnelle des banques et établissement financiers (Apbef) de nous accompagner avec des conditions assez souples. A savoir, des taux d'intérêt maximum à 6,5 % et les délais de remboursement vont jusqu'à vingt (20) ans. Il faut dire que ce sont ces conditions qui ont longtemps constitué le point de blocage. Nous pensons qu'avec toutes ces dispositions, désormais tous nos concitoyens pourront bénéficier, chacun d'une maison qui convient à son niveau de revenu.

A quand doit-on s'attendre aux premières maisons ?
Le programme est lancé depuis 2012 et nous avons déjà réceptionné 112 maisons de la Cité Ado à Yopougon et en décembre 2013 nous allons réceptionner une deuxième partie. Mais il faut souligner que tout le quartier n'est pas encore viabilisé et il manque certaines commodités comme l'eau et l'électricité. Nous attendons que la viabilisation et l'assainissement soient achevés avant de procéder aux livraisons. C'est vrai que des opérateurs immobiliers ont l'habitude de livrer des quartiers sans eau ni courant. Mais cela ne ressemble pas à la signature de la Sicogi. En ce qui nous concerne, nous avons le souci du confort de nos clients.

Pouvez-vous promettre aux Ivoiriens qu'en fin 2015, les 60 000 logements seront bel et bien construits ?
Ce n'est pas une promesse. Le ministre de la Construction nous a mis en mission et nous avons des clients en face. Après l'opération de pré-souscription, si 60 000 personnes demandent des logements, elles les auront d'ici à 2015. Nous sommes dans le domaine du concret. En effet, nous avons 107 départements et il suffit que nous engageons 100 entrepreneurs fiables et que chacun ait à construire 600 logements, le compte est bon. C'est le lieu ici de lancer un appel à nos entrepreneurs, pour leur dire qu'il y a du travail pour tout le monde, surtout pour ceux qui sont organisés. Mais s'ils ne sont pas bien structurés, ils n'auront pas de marché parce qu'ils vont nous perdre du temps inutilement. Nous avons besoin d'entrepreneurs qui viennent avec leurs financements et nous leur disons que le programme ne s'arrête pas en 2015. Parce qu'il faut résorber un déficit de l'ordre 500 000 logements par an.

Interview réalisée par
Germaine Boni et Hadja Sidibé